"L'insécurité enflamme le Venezuela d'Hugo Chavez" titrait le journal suisse "24 Heures" dans son édition du 25 août 2010. Le lendemain, le Téléjournal de suisse romande (partie francophone du pays) passait un reportage de la même veine. C'est un des résultats de la nouvelle campagne de diffamation lancée, à l'échelle mondiale, contre le président Hugo Chavez.
Comme si ce problème de l'insécurité était nouveau. En 1995 déjà, donc bien avant l'avènement d'Hugo Chavez, on pouvait lire dans des reportages sur la saga de l'insécurité: "Une véritable psychose de peur hante Caracas...On frappe pour le plaisir de frapper...On tue pour le plaisir de tuer...L'insécurité est partout...".
Il faut dire que Hugo Chavez a hérité d'une organisation policière particulièrement désastreuse. Depuis deux cent ans, la police est une institution en marge de l'Etat. Il en existe cent trente-cinq différentes, dont cinq pour la seule ville de Caracas. Elles sont aux ordres des maires et gouverneurs, chacune formée comme il lui chante, chacune faisant ce qui lui convient. Mal payées, gangrenée par la corruption ces polices étaient totalement inefficaces.
En 2006, le ministre de l'intérieur de l'époque, M. Jesse Chacón décide de remettre en cause cet héritage empoisonné et instaure une commission nationale pour la réforme policière (CONAREPOL). C'est le premier gouvernement qui assume la responsabilité de changer le cours de cette situation. Après un diagnostic en profondeur, en juillet 2009, va naître le Conseil général de police (COGEPOL) qui va accompagner la naissance de la Police nationale bolivarienne (PNB) et la transformation de tous les corps de sécurité.
Après avoir suivi une formation du 5 octobre au 11 décembre 2009, les mille cinquante-huit premiers fonctionnaires de la Police nationale bolivarienne sont entrés en fonction. Tous ont été sélectionnés sur la base de dossiers exempts de tout comportement répréhensible au sein de leur ancien corps.
La PNB ne compte actuellement que deux mille hommes parmi les cent seize mille fonctionnaires, toute polices confondues, que compte le Venezuela. Certes, la tâche du gouvernement d'Hugo Chavez pour réorganiser la sécurité du pays sera longue et difficile, mais les premiers résultats sont prometteurs: Dans les zones de Caracas concernées par le déploiement de ses unités, les homicides ont diminué de 60,61%, les vols de 58,49%, les blessures de 47,10% et la violence de genre de 66,67%.
On peut reprocher au gouvernement d'Hugo Chavez d'avoir tardé de s'attaquer au problème, réel, de l'insécurité. Mais l'effort entrepris mérite le respect, va dans le bon sens et le résultat ne sera pas forcément immédiat.
Ne nous laissons pas influencer par la désinformation que l'on nous distille. Basons notre opinion sur des faits et non sur la propagande, parfois haineuse que l'on nous soumet.