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Mexique : le keynésianisme et le keynésianisme plus

par Bernard Tornare 24 Octobre 2021, 11:58

Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador à Mexico, le 7 juin 2021. AFP

Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador à Mexico, le 7 juin 2021. AFP

Titre original : Keynesianismo y keynesianismo plus

 

Par Miguel Angel Ferrer

 

Il n'est pas nécessaire d'être un grand scientifique pour comprendre que la privatisation des biens publics est l'épine dorsale du néolibéralisme. C'est pourquoi on peut dire que le néolibéralisme a brisé la colonne vertébrale du Mexique, puisque l'arrivée de Lopez Obrador à la présidence de la République a mis fin à la privatisation des biens publics.

 


Et pas seulement ça. Petit à petit, le secteur public de l'économie a été sauvé et renforcé. Petróleos Mexicanos et la Commission fédérale de l'électricité sont des exemples de ce changement d'orientation de la politique économique. 

 

Un autre exemple est le sauvetage, le renforcement et l'expansion de l'ancienne Banco del Ahorro Nacional, rebaptisée par la suite Bansefi et aujourd'hui propriété publique Banco del Bienestar. Et dans la même veine, il faut compter le train Maya et le nouvel aéroport Felipe Ángeles, tous deux également propriété de l'État.

 

Le requiem pour le néolibéralisme devrait également inclure un retour à la politique économique keynésienne, qui postule une participation forte et croissante de l'État dans l'économie : augmentation des dépenses et des investissements publics dans les secteurs de base tels que la santé, l'éducation et les infrastructures.

 

Mais la politique économique d'Obrador va au-delà du keynésianisme, car elle oriente les dépenses publiques vers un soutien direct aux familles.

 

Non seulement les dépenses publiques en matière de santé, d'éducation et d'infrastructures, caractéristiques classiques de l'économie keynésienne, mais aussi la distribution directe de l'argent public aux familles, comme les pensions pour les personnes âgées, les personnes handicapées, les mères célibataires et les bourses d'études pour les étudiants, qui concerne des dizaines de millions de personnes.

 

Le grand public n'est peut-être pas en mesure de mesurer les avantages et les bienfaits de la politique keynésienne classique. Mais il est certain qu'il mesure bien les avantages et le bien-fondé des dépenses publiques destinées à soutenir directement les familles.

 

La conjonction de la politique keynésienne classique et de ce keynésianisme plus qu'un soutien monétaire direct aux familles explique amplement deux phénomènes auxquels nous assistons.

 

Premièrement, l'économie se porte bien malgré la pandémie ; et deuxièmement, le soutien populaire énorme et inébranlable dont bénéficie le gouvernement de Lopez Obrador, soutien qui se situe autour de soixante-dix pour cent de la population.

 

Le keynésianisme et le keynésianisme plus sont les expressions de la fin du néolibéralisme comme doctrine économique dominante au Mexique. Mais ils sont aussi la fin d'une caste politique qui est arrivée au pouvoir sur la base de la tromperie des faux avantages de la privatisation des biens publics.

 

Traduction Bernard Tornare

 

Source

Miguel Angel Ferrer est économiste et professeur d'économie politique. Fondateur et directeur du Centre d'études économiques et politiques. Il est chroniqueur pour le journal El Sol de México, le catorcenario Siminforma, le journal Rumbo de México et d'autres médias. Analyste politique dans différentes émissions de radio.


 

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