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Venezuela : pourquoi le procureur de la CPI ne se rend-il pas à Washington ?

par Bernard Tornare 12 Novembre 2021, 19:55

 Image d’archive de Karim Khan / AFP

Image d’archive de Karim Khan / AFP

Titre original : Venezuela. ¿Por qué el Fiscal de la CPI no viajará a Washington a investigar crímenes de lesa humanidad?


(Venezuela : pourquoi le procureur de la CPI ne se rend-il pas à Washington pour enquêter sur les crimes contre l'humanité ?)

 

Par Carlos Luna Arvelo

 

En cette semaine qui s'achève, l'un des événements qui a fait l'actualité est la visite du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Karim Khan au Venezuela. "Dictature étrange", comme dirait Galeano, dans laquelle en plus d'inviter ce personnage dans le pays, le "dictateur" a signé un accord dans lequel il s'engage à soutenir l'enquête pour établir la vérité sur les violations des droits de l'homme, conformément au Statut de Rome.

 

"Le procureur a décidé de passer à la phase suivante (de l'enquête). Nous ne partageons pas cette décision, mais nous la respectons", a déclaré le président lors d'un événement télévisé au palais du gouvernement, comme le rapporte BBC News.

 

La presse et les organes d'information qui décrivent le gouvernement de Nicolás Maduro comme une " dictature à poigne de fer " ont présenté la nouvelle de la visite du procureur Karim Khan au Venezuela comme une victoire pour les défenseurs des droits humains.

 

Malgré le fait que la CPI travaille avec le gouvernement vénézuélien depuis un certain temps, ceux qui qualifient le gouvernement de "dictature atroce" tentent d'ignorer le fait que le gouvernement vénézuélien a récemment soumis un rapport à la CPI contenant des preuves de la manière dont le préjudice causé par les sanctions imposées par les États-Unis au peuple vénézuélien constitue un crime contre l'humanité. Parmi les éléments de preuve contenus dans le rapport, remis à la CPI, on relève que 192 personnes ont été sanctionnées (dont le président) ; 150 entreprises (dont 140 privées) ; 69 navires et 30 pétroliers ; 58 avions, sans oublier la rétention de fonds publics dans plusieurs pays, dont 342 millions de dollars d'un compte d'État vénézuélien à la Citibank.

 

Mais il est peu probable que le Procureur Karim Khan s'occupe des plaintes du Venezuela contre les Etats-Unis à la CPI, pour les raisons évoquées ci-dessus.

 

Nous ne verrons pas ce procureur ou tout autre procureur de la CPI à la Maison Blanche signer des protocoles d'accord. Cela a été clair lorsqu'en 2020, un décret a été signé aux États-Unis appliquant des sanctions contre la CPI, marquant la juridiction de la CPI sur les citoyens américains comme illégitime, en relation avec une enquête sur des crimes de guerre présumés commis en Afghanistan, comme le souligne Ajay Sarma dans le Blog elcano.

 

L'animosité des gouvernements américains à l'encontre de la CPI et de ses activités en matière de droits de l'homme ne date pas d'hier, comme le souligne l'auteur cité plus haut : "En 2002, alors que la CPI venait d'être créée, le président Bush a signé la loi sur la protection du personnel des services américains, qui autorisait toute action nécessaire pour garantir que les citoyens américains ne seraient jamais soumis à la juridiction de la CPI.

 

C'est pourquoi nous ne verrons pas le Procureur Khan, ou quiconque dans son équipe, enquêter sur les crimes de guerre commis par les Américains et leurs alliés en Afghanistan et dans les nombreux autres pays où ils ont imposé leur guerre comme moyen d'assujettissement et de domination.

 

Traduction Bernard Tornare

 

Source en espagnol

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