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Alex Saab : de graves abus de la part des États-Unis

par Bernard Tornare 21 Octobre 2021, 18:24

Une affiche demandant la libération de l'homme d'affaires Alex Saab dans une rue de Caracas, le 17 octobre 2021. FEDERICO PARRA / AFP

Par Ángel Guerra

L'extradition arbitraire vers les États-Unis (US) par le gouvernement du Cap-Vert de l'homme d'affaires et diplomate vénézuélien Alex Saab le 16 octobre est en fait un enlèvement, comme l'accuse le président vénézuélien Nicolás Maduro. Saab a été arrêté et détenu illégalement le 12 juin 2020 alors que son avion était en train de se ravitailler en carburant en route de Téhéran à Caracas. Il n'y avait pas de mandat d'arrêt international à l'époque, la version officielle américaine de l'histoire est mensongère. Le mandat a été émis par Interpol le jour suivant l'arrestation et retiré peu après. En effet, la Cour de justice de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, à laquelle le Cap-Vert reconnaît sa compétence, a jugé en mars 2021 que la détention de Saab était illégale car "l'alerte Interpol demandant son arrestation a été émise le lendemain de son arrestation" et, en juin de la même année, le Conseil des droits de l'homme des Nations unies lui a demandé de s'abstenir d'extrader Saab vers les États-Unis tant que son cas était à l'étude. De plus, il a été rapporté que le Groupe de travail des Nations Unies contre la détention arbitraire et quatre rapporteurs spéciaux des Nations Unies avaient averti le gouvernement ravisseur : "La situation créée par les plus hautes autorités du Cap-Vert violerait de manière grave, illimitée et prolongée les engagements du Cap-Vert envers les principes les plus élémentaires des droits de l'homme".

Pourquoi - surtout depuis Washington et Bogota - une énorme campagne médiatique contre cet homme qui, avec cynisme et sans vergogne, prend pour acquis son statut d'"homme de main de Maduro" et de personnage clé d'un "réseau de corruption lié au cercle restreint" du dirigeant vénézuélien ? Pourquoi a-t-il été " sanctionné " par le département du Trésor américain en juillet 2019 pour avoir eu des " contrats surévalués " pour la construction de logements sociaux au Venezuela, et pour avoir permis à Maduro de " bénéficier de manière significative " de l'importation et de la distribution d'aliments par le biais des Comités locaux d'approvisionnement et de production (CLAP) ? En vérité, ces entités ont joué un rôle déterminant dans la distribution équitable de nourriture et de médicaments aux familles les plus vulnérables face au blocus brutal de Washington. Pourquoi, étant né et ayant effectué une partie importante de sa carrière commerciale en Colombie, Saab a-t-il le statut de diplomate vénézuélien ? Le diplomate a raconté au portail Russia Today comment il a commencé son activité commerciale au Venezuela en 2011 et comment il a successivement gagné la confiance du gouvernement vénézuélien en faisant des affaires avec lui en respectant les délais et le budget. " Bien que je sois fier de mes origines barranquillero et libano-palestiniennes et, bien qu'en Colombie, j'avais l'une des plus grandes entreprises de vêtements de mode et plus de 300 magasins dans tout le pays... Lorsque j'ai fondé mon entreprise, que j'ai alternée avec des investissements dans des projets de construction, c'est au Venezuela où... j'ai pu établir mes plus grandes initiatives commerciales et établir mes plus importantes initiatives commerciales au Venezuela. J'ai pu lancer mes plus grandes initiatives commerciales et les faire prospérer avec une ampleur qui a fait la différence... Je suis également fier et honoré d'être un citoyen vénézuélien qui a pu rendre au pays et au peuple ce qu'ils m'ont tant donné".

Il est clair que le sérieux de Saab en tant qu'homme d'affaires au fil des ans a mérité que Maduro lui confie d'importantes négociations en Russie et en Iran pour faire parvenir au peuple vénézuélien, qui souffre de l'intensification du blocus américain, la nourriture et les médicaments dont il a désespérément besoin. Ils étaient si importants qu'on lui a accordé le statut d'envoyé spécial, lui donnant une représentation officielle et l'immunité diplomatique, ainsi qu'une forme relative de protection de l'homme d'affaires face à la persécution féroce de Washington à l'égard de toutes les opérations économiques, commerciales et financières du Venezuela, et calculant peut-être d'éventuelles représailles contre lui, comme cela s'est finalement produit.

Washington, avec la grande bénédiction de Bogota, tente de briser Saab pour qu'il calomnie le président Maduro, ce que l'homme d'affaires a assuré qu'il ne ferait pas. Son hégémonie étant en crise, il tente par cet acte de force de démontrer le pouvoir qu'il conserve.

Maduro, qui a dénoncé les tortures physiques et psychologiques infligées à Saab par le Cap-Vert, a pris des mesures supplémentaires pour le protéger en le nommant ambassadeur auprès de l'Union africaine, puis membre de la délégation vénézuélienne aux pourparlers menés au Mexique entre le gouvernement bolivarien et l'opposition du mouvement Guaido. Le président vénézuélien a également déclaré que les États-Unis avaient assuré aux représentants de ce dernier qu'ils n'agiraient pas contre Saab. C'est la provocation grossière de Washington, qui a violé cet engagement, qui a incité Caracas à se retirer du processus de négociation.

Tôt ou tard, cette énorme persécution sera révélée et toutes les ruses utilisées contre moi seront dévoilées, a déclaré Saab.

Traduction Bernard Tornare

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