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Venezuela : mercenaires, cipayes et assimilés

par Bernard Tornare 11 Mai 2020, 17:37

Membres d’une unité des forces spéciales vénézueliennes intervenues sur un rivage à Macuto, le 3 mai 2020. Le gouvernement vénézuélien a annoncé avoir déjoué un complot de mercenaires. AFP

Membres d’une unité des forces spéciales vénézueliennes intervenues sur un rivage à Macuto, le 3 mai 2020. Le gouvernement vénézuélien a annoncé avoir déjoué un complot de mercenaires. AFP

Titre original : Mercenarios, cipayos y afines

 

Par Homar Garcés

 

Le Venezuela a été victime de diverses formes d'agression de la part des États-Unis, quel que soit l'occupant de la Maison Blanche, dans le cadre d'une stratégie d'action combinée qui comprend la mise en œuvre d'une diplomatie toujours menaçante et un soutien ouvert aux bandes armées (avec le recrutement de criminels de droit commun, liés au trafic de drogue colombien) qui, d'une manière ou d'une autre, contribuent au remplacement du gouvernement de Nicolas Maduro par un autre conforme à leurs intérêts. Aujourd'hui, en pleine pandémie de Covid 19, le Venezuela est harcelé par des groupes de mercenaires, entraînés, équipés et financés par le régime impérialiste américain et ses gouvernements satellites sur ce continent, créant une situation similaire à celle vécue il y a plusieurs décennies par Cuba et le Nicaragua, uniquement parce qu'ils ne partagent pas l'idéologie professée par leurs dirigeants.

 

 

De même, l'utilisation de mercenaires rappelle ce qui s'est passé en Libye. Cependant, contrairement à ce scénario, la tactique des cipayes (1) de ce pays a été caractérisée par un échec répété, ayant en leur faveur que leurs principaux représentants restant libres, dans une inexplicable impunité qui est de plus en plus remise en cause depuis quelque temps par la majorité de la population vénézuélienne. Tout cela s'inscrit dans le contexte des projets des États-Unis de renverser, d'abord, le gouvernement d'Hugo Chávez et, actuellement, Maduro, avec l'apogée du coup d'État qui a eu lieu le 11 avril 2002, grâce à l'action concertée des médias télévisés au service de l'antichavisme, qui a fait voir au pays et au reste du monde une réalité déformée, mais conforme à son objectif de prise de pouvoir.

 

 

En outre, le régime de Donald Trump a durci et étendu les sanctions économiques initiées par Barack Obama lorsqu'il a décrit le Venezuela comme une menace pour la sécurité des États-Unis, ce qui s'est traduit par des difficultés d'accès aux différents articles et intrants nécessaires à l'activité économique vénézuélienne, Ils entendent ainsi étouffer l'économie nationale et stimuler le mécontentement populaire, de sorte que ce sera le terreau d'un soulèvement général qui permettra aux États-Unis et à ses gouvernements satellites d'intervenir sans vergogne dans les affaires intérieures du Venezuela, comme ils le font déjà savoir par tous les médias. Ce dernier a provoqué l'émigration de nombreuses personnes, attirées par les offres d'aide sociale et de soutien des gouvernements du continent, dans un mouvement qui a cherché à stimuler un exode massif de familles vénézuéliennes qui servirait de prétexte pour condamner Maduro au niveau international et, finalement, pour l'évincer de la présidence.

 

 

Avec ce que la direction politique impérialiste et les cipayes à l'intérieur et à l'extérieur du pays n'ont pas compté (ni bien compris), c'est que la majorité du peuple vénézuélien a derrière eux une longue histoire de luttes pour son émancipation intégrale, ce qui a été confirmé lors de la rébellion populaire du 27 février 1989, lorsqu'ils ont voulu lui imposer le paquet de mesures économiques néolibérales du Fonds monétaire international, ainsi qu'en votant massivement pour Chávez à chaque élection présidentielle.

 

 

Même si elle traîne toutes les peines créées par le ressentiment et les ambitions de pouvoir de l'opposition de droite, cette majorité sait que sous un gouvernement dirigé depuis Washington, les différentes conquêtes sociales, politiques, culturelles et économiques réalisées sous la protection de la Constitution bolivarienne et de la démocratie participative ne seront pas respectées. Et non pas parce qu'il y a un endoctrinement effectif de la part du chavisme, mais parce que c'est la droite cipaye elle-même qui l'a exprimé avec son discours raciste et sa violence, attachée à une répudiation obstinée de la Constitution actuelle. Face à un panorama où tous les acquis (encore limités) de la démocratie participative sont abrogés, les secteurs populaires choisissent de maintenir leur large soutien à Maduro et au chavisme.

 

 

Ceux qui ignorent délibérément et inconsciemment l'histoire de la lutte du peuple vénézuélien ne sauront pas comment expliquer à eux-mêmes et aux locataires de la Maison Blanche la raison de leur échec continu. Il convient même de noter qu'il en va de même pour un pourcentage de "dirigeants" chavistes qui s'accrochent aux anciennes structures de l'État bourgeois libéral, mais ce serait une autre question à traiter. Pendant ce temps, la réalité à laquelle sont confrontés les mercenaires, les cipayes et autres, sous la tutelle directe du régime impérialiste gringo, n'est autre que celle d'un peuple conscient des étapes nécessaires à la réalisation de ses idéaux de démocratie participative et protagoniste, d'autodétermination et de souveraineté ; contrairement à ceux qui aspirent à leur soumission totale et à leur exclusion de la scène publique. C'est une question qu'ils ont beaucoup de mal à assimiler avec leurs adversaires.

 

Traduction Bernard Tornare

 

Source en espagnol

 

Ndt

1) Le terme cipaye désigne un soldat indien ayant servi, à l'époque coloniale, dans une armée occidentale et désigne également un soldat servant actuellement dans l'infanterie au sein des armées indiennes ou du Bangladesh (Wikipédia). En Amérique latine, ce terme (en espagnol "cipayo") est utilisé en référence aux individus qui, par leurs actes, profite aux intérêts de la politique étrangère, en particulier des États-Unis, au détriment des nationaux.

 

Cette traduction peut être librement reproduite. Merci de respecter son intégrité et d'en mentionner  le traducteur, l'auteur et le blog Hugo Chavez.
 

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