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Une vie loin de la tragédie de la guerre

par Bernard Tornare 27 Juin 2019, 17:46

Suheir Hammad - Photo capture You Tube

Suheir Hammad - Photo capture You Tube

En ce moment, l'ennemi s'appelle le désespoir et son arme la plus puissante est celle qui cherche à nous faire croire que le Venezuela est un pays isolé, impuissant, sans possibilité de répondre à une agression et qu'il attend avec résignation l'apocalypse qui lui est offerte. Rien n'est plus faux.

 

Rappelons-nous qu'il y a 200 ans, ce même pays, brutalisé pour le moment, était dans le plus puissant empire de la planète. Espérons qu'il ne sera pas nécessaire de démontrer à nouveau ce dont il est capable, bien qu'il soit autorisé à le faire. Tout comme dans les vers de la poétesse palestinienne Suheir Hammad, qui a écrit une vie loin des drames de la guerre.
 

 

"Je ne danserai pas au rythme de ton tambour de guerre,

 

Je ne prêterai pas mon âme et mes os à ton tambour de guerre,

 

Je ne danserai pas à ton rythme.

 

Je connais ce rythme, c'est un rythme sans vie.

 

 

Je connais très bien la peau que tu as touchée,

 

Elle était encore en vie après avoir été chassée, volée, agrandie.

 

Je ne danserai pas au rythme de ton tambour de guerre,

 

Je ne vais pas te haïr, je ne vais même pas te détester.

 

 

Je ne tuerai pas pour toi,

 

Et surtout  je ne mourrai pas pour toi.

 

Je ne pleurerai pas un meurtre ou un suicide,

 

Je ne danserai pas avec des bombes parce que tout le monde danse,

 

Tout le monde peut se tromper.

 

 

La vie est un droit, pas une garantie ou une perte.

 

Je n'oublierai pas d'où je viens, je jouerai au son de mon propre tambour,

 

Je rassemblerai mes proches bien-aimés et notre chant sera la danse,

 

Notre vibration sera le rythme,

 

Je ne me laisserai pas tromper.

 

 

Je ne prêterai pas mon nom ou mon rythme à sa mélodie.

 

Je vais danser et résister, danser et encore danser.

 

Ce battement de mon cœur sonne plus fort que la mort.

 

Ton tambour de guerre ne sonnera pas plus fort que mon souffle."

 

 

Traduction Bernard Tornare

 

Source en espagnol

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