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Malaverismos : Le journaliste sans informations

par Bernard Tornare 22 Octobre 2018, 17:55

Photo: Con el Mazo Dando

Photo: Con el Mazo Dando

Par Roberto Malaver

Claudio Pérez Lárez, diplômé en communication sociale, a commencé à travailler pour le journal espagnol El Paisa, mais chaque fois qu'il a remis une note, elle n'a jamais été publiée.

Le rédacteur en chef du journal El Paisa a lu attentivement la note du journaliste Claudio Pérez Lárez : "Le défenseur des pauvres du Salvador, Monseigneur Oscar Arnulfo Romero, a été canonisé aujourd'hui par le pape Francisco...". Il a laissé la lecture et a dit au journaliste : "Ça ne va pas. Celle de défenseur des pauvres n'a pas sa place dans ce journal, où vous savez que nous représentons d'autres intérêts.

 

Le lendemain, tout heureux, le journaliste Claudio Pérez Lárez a remis la note à son rédacteur en chef et a attendu qu'elle se lise : "Des milliers de Honduriens fuient le gouvernement du président Juan Orlando Hernández, et se dirigent vers les Etas-Unis...". Le rédacteur en chef a revu le journaliste et lui a dit : "Ça ne va pas. Ce n'est pas bien qu'on disqualifie un gouvernement ami. Vous savez que nous défendons d'autres intérêts".

 

Comme c'était la deuxième fois que cela lui arrivait, Claudio Pérez Lárez a décidé d'enquêter sur ce qui était arrivé à la personne qui occupait précédemment son poste. C'est ainsi qu'il a découvert le journaliste Ángel Echenagucia. Ce journaliste était en fonction et avait démissionné parce que ses notes n'avaient jamais été publiées. Claudio l'invita à prendre un café et Ángel Echenagucia décida de prendre son ordinateur pour lui montrer les notes qui n'avaient pas été publiées dans El Paisa.

 

Quand ils se sont rencontrés au café La Tapa del Sol, ils ont commandé quelques bières, et Angel a commencé à lui montrer les notes qui l'avaient censuré. "Regarde celui-là. Le plus grand charnier d'Amérique latine découvert en Colombie. Plus de deux mille personnes ont été assassinées et jetées dans la fosse... Cette note que le chef de la presse m'a dit qu'elle ne pouvait être publiée parce qu'elle allait à l'encontre des intérêts des médias. Et qu'en plus, le président colombien était un ami du milieu." Angel buvait de la bière et n'arrêtait pas de dire. "Regarde celui-là. Coup d'Etat au Brésil. Michel Temer ôte Dima Rousseff du pouvoir légitime... Il n'a pas fini de le lire. Rien que de voir les gros titres me disait que c'était impossible, parce que le Brésil était un gouvernement ami."

 

Les deux collègues ont demandé une autre tournée de bières et ont continué à parler des nouvelles qu'ils avaient écrites et sur lesquelles ils avaient enquêté et que le journal El Paisa avait décidé de les censurer parce qu'ils n'étaient pas en faveur de leurs intérêts.

 

"Regarde l'autre que j'ai trouvé ici, dit Angel à Claude, et il se mit à lui faire la lecture. "Destitué pour corruption Pedro Pablo Kuczynski, président du Pérou… Cela n'a pas non plus passé parce qu'il allait contre les intérêts du milieu et de plus, Vargas Llosa avait écrit une colonne où il célébrait l'entrepreneur bon et honnête qu'était Pedro Pablo. Bref..."

 

Dans l'après-midi, Claudio Pérez Lárez a remis sa note au rédacteur en chef du journal El Paisa. L'homme a pris la note et a commencé à lire, mais il s'est rendu compte que c'était la démission du journaliste. Puis il lui a demandé pourquoi il faisait ça. Et Claudio Pérez Lárez de répondre : "Parce que El Paisa est contre mes intérêts".

 

Traduction Bernard Tornare

 

Source en espagnol

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