Blog politique de réflexion et d'information de Bernard Tornare orienté en grande partie vers l'Amérique latine, principalement sur le thème de la Révolution bolivarienne au Venezuela. Selon l'actualité, cependant, d'autres sujets peuvent y être abordés. Ce blog n'est pas neutre. Malgré sa partialité et son inclination idéologique, il essaye d'être objectif.

Pourquoi nous sommes toujours en guerre

par Bernard Tornare 18 Octobre 2023, 10:10

Image d’illustration : Ouvriers de munitions dans un entrepôt d'obus à la National Shell Filling Factory, Chilwell, Nottinghamshire. C'était l'une des plus grandes usines d'obus du pays. Vers le 21 août 1917. Collection d'archives de photographies du Musée impérial de la guerre.

Nos dirigeants veulent que nous encouragions une nouvelle guerre, parce qu'elle les enrichit et qu'elle nous maintient divisés.

Par Jonathan Cook

Quel que soit votre attachement à un camp - celui d'Israël ou celui des Palestiniens -, vous pouvez et devez prendre un peu de recul pour regarder la situation dans son ensemble.

Il y a des raisons pour lesquelles l'Occident ne cesse de faire la guerre ou de l'alimenter. Pensez à l'Afghanistan, à l'Irak, à la Libye, à la Syrie, à l'Ukraine, à Gaza - tout cela au cours des deux dernières décennies.

L'une des raisons est qu'il y a beaucoup d'argent à gagner avec la guerre - ou qu'il y en a si vous appartenez à la classe dirigeante. Il y a de l'argent dans les armes et la technologie qui rendent les combats possibles ; de l'argent dans les ressources, largement cachées, qui sont disputées en coulisses ; et de l'argent pour persuader vous et moi que nous devons nous serrer la ceinture pour soutenir l'effort de guerre.

Tout ce qu'il faut pour lancer une nouvelle guerre, c'est une bonne couverture - et des médias complaisants appartenant aux mêmes entreprises que celles qui profitent de la guerre.

Mais il y a une autre raison.

Si nous n'étions pas en guerre, si une nouvelle guerre ne dominait pas constamment les gros titres, nos pensées et nos passions, nous indignant ou nous faisant craindre pour l'avenir, nous aurions l'espace mental et l'énergie nécessaires pour penser à d'autres choses.

Par exemple, à quel point nos sociétés sont mal gérées, à quel point l'écart de richesse ne cesse de se creuser, à quel point nos dirigeants semblent incompétents et à quel point rien n'est fait pour résoudre les plus grands problèmes auxquels nous sommes confrontés, comme l'effondrement de l'environnement.

Si nous n'étions pas si convaincus d'être les bons, si nous n'étions pas si désireux d'applaudir une nouvelle guerre, nous pourrions commencer à comprendre que nous sommes tous les mêmes, que nous partageons la même planète, que notre avenir repose sur la coopération et non sur la conflagration.

C'est précisément la raison pour laquelle nous serons toujours en guerre.

Traduction Bernard Tornare

Source en anglais

Jonathan Cook est un écrivain et journaliste britannique indépendant. Il vit à Nazareth depuis 2001.

Il publie ses articles dans The Guardian, The Observer, The International Herald Tribune, Le Monde diplomatique, Al-Ahram Weekly, Al Jazeera, et The National, Middle East Eye et Orient XXI3.