Ecrit par Carlos Escorcia Polanco, analyste nicaraguayen basé à Los Angeles, Californie
Traduction: Bernard Tornare
Titre original de l'article: ¿Qué sucedería si la oposición fascista triunfara en Venezuela?
La CIA teste au Venezuela une combinaison de stratégies apprises pendant ces 50 dernières années. Ladite combinaison de stratégie inclut, mais ne se limite pas, à ce qui suit:
1- Un étranglement de l'économie, en créant des pénuries et une inflation provoquées artificiellement . Elle a utilisé cette stratégie au Chili contre le gouvernement de l'Unité populaire qui a débouché au renversement du président Salvador Allende.
2- Une manipulation et le contrôle de petits foyers estudiantins, dont les leaders ont déjà reçu une formation politique et un entraînement intense pour jouer leur rôle d'une manière orchestrée dans des points-clés du pays.
3- Une féroce campagne médiatique de désinformation, de l'intérieur et de l'extérieur du pays, en orchestrant des déclarations de chanteurs, d'artistes de cinéma, de reines de beauté et des ex-présidents latino-américains, de mèche avec des chaînes de télévision de portée continentale comme de CNN en espagnol.
4- Une infiltration de mercenaires et d'agents provocateurs, pour accomplir des actes de sabotage, d'empoisonnement de sources d'eau potable, de faire sauter des ponts et des centrales électriques, des attaques terroristes avec des bombes incendiaires contre des crèches, pour provoquer le gouvernement et l'amener à réagir excessivement et à provoquer une répression.
5- Accuser le gouvernement de réprimer le peuple et de violer les droits de l'homme, en cachant que plus de la moitié des morts appartiennent au camp chaviste et à la Garde nationale bolivarienne.
6- Déclencher une guerre civile à grande échelle, en armant des exécutants placés stratégiquement avec un fort approvisionnement d'armes, cachées au préalable dans des boîtes aux lettres pour les remettre aux "guarimberos". Les forces mercenaires seraient appuyées par des bombardements "secrets" depuis des pistes clandestines dans la forêt colombienne.
7- Organiser une manifestation populaire supérieure à 100 mille personnes qui marchent sur Miraflores, pour donner le coup de grâce à la Révolution bolivarienne en exigeant la démission du président Nicolas Maduro Moros.
Si tout ce qui précède échoue? Alors, provoquer des incidents de frontière, "libérer" une ville frontalière [San-Cristobal, dans l'état de Tachira], y installer un gouvernement provisoire qui serait reconnu immédiatement par les Etats-Unis. Et tout de suite, sous prétexte d'aider un "gouvernement" ami, des troupes américaines occuperaient le territoire "libéré" et depuis là continuer avec une guerre conventionnelle contre les Forces armées bolivariennes avec une invasion à grande échelle, jusqu'à obtenir l'échec et la capitulation du gouvernement vénézuélien.
Tout le cabinet ministériel du gouvernement du mouvement bolivarien serait capturé et plusieurs d'entre eux assassinés. Maduro serait immédiatement appréhendé et accusé de crimes contre l'humanité devant la Cour Pénale Internationale. Cet organisme n'a jamais mis en accusation le criminel de guerre George W. Bush, mais s'il s'est distingué pour des ex-présidents noirs qu'ils ont inculpés, renversés avec l'argent de la CIA, comme c'est le cas du président Charles Taylor du Libéria, pays d'Afrique.
Les fascistes causeraient un gigantesque bain de sang. Toutes les prisons du pays seraient pleines de chavistes et feraient comme au Chili, où ils ont capturé des milliers de personnes et ont dû les enfermer dans un stade, là où ils ont coupé les mains au chanteur Víctor Jara. Un régime fasciste, se chargerait de semer la terreur dans tout le pays et le Venezuela reculerait à l'époque du dictateur Marcos Pérez Jiménez, renversé en 1958.
Les travailleurs bolivariens et autres classes populaires organiseraient la résistance armée sous forme de milices populaires et la "libanisation" temporaire du pays arriverait. Et alors ils se produiraient quotidiennement des combats et des affrontements armés dans tous les quartiers de Caracas et d'autres villes du pays.
Tous les gouvernements de l'ALBA et la majorité des gouvernements de l'UNASUR, ne reconnaîtraient pas ou rompraient les relations diplomatiques avec un éventuel gouvernement putschiste, comme cela est arrivé avec le gouvernement de Robert Micheletti au Honduras. Des milliers de volontaires provenant de toute l'Amérique latine se rendraient au Venezuela pour se joindre à la lutte populaire. L'Amérique latine entière se transformerait en poudrière et un soulèvement populaire aurait lieu contre l'intervention étrangère et il y aurait des attaques avec des cocktails Molotov et des bombes incendiaires contre des entreprises etats-uniennes dans toute l'Amérique latine.
Le peuple états-unien réagirait (comme il l'a déjà eu fait) et sortirait massivement pour participer à des manifestations gigantesques contre l'ingérence américaine au Venezuela et s'opposerait de manière accablante à toute junte politico - militaire pour gouverner ce pays. Ceci tant qu' il n'est pas le résultat des votes du peuple.
Le président Nicolas Maduro, s'est échappé miraculeusement vivant et n'a pas été capturé par les putschistes. Il organiserait la résistance urbaine dans tout le pays. Ladite lutte armée conclurait inévitablement et irrémédiablement avec la victoire des classes populaires. Comme l'a démontré au Nicaragua quand le peuple a sorti Somoza. Comme cela a été constaté en République dominicaine quand le peuple a sorti les marines yankees de Saint-Domingue durant l'invasion étrangère en 1965. Et de même au Vietnam en 1975.
Une guerre civile serait sanglante, longue et provoquerait une grande souffrance au peuple vénézuélien. Des milliers de morts, des milliers d'orphelins, des milliers de veuves et une pauvreté profonde, seraient le résultat immédiat. Mais le dénouement serait le renversement total et définitif, l'effondrement final de l'oligarchie et des barons de la drogue, qui n'auraient plus que deux options, la prison ou l'exil à Miami après la victoire TOTALE des forces populaires chavistes. Le peuple triomphant récupérerait Miraflores comme il l'a déjà fait avec Chavez après l'échec du coup d'Etat de 2002.
L'actuelle oligarchie vénézuélienne, fanatique, partiale, pantin des Yankees, étroite de vues, à l'esprit de clocher et corrompue, ne se rend pas compte que si elle continue de se payer la tête du peuple, elle creusera sa propre tombe. Et avec son attitude irresponsable et violente, elle marchera inexorablement vers sa propre sépulture, tandis que les enfants de Bolivar et de Chavez, marcheront vers la liberté et la justice d'une nouvelle nation qui accomplira pleinement les rêves de son commandant éternel, Hugo Raphaël Chavez Frías.
Carlos Escorcia Polanco
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