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Venezuela : l’acharnement des élites

par Bernard Tornare 20 Septembre 2020, 21:36

Venezuela : l’acharnement des élites

Titre original : El ensañamiento de las élites con Venezuela

 

Par Pedro Santander

 

Tout le droit international a été bafoué ces dernières années par ceux qui attaquent le Venezuela.

 

Un énième rapport d'un organisme international a été publié contre le Venezuela. Et en chœur, ceux qui s'y attendaient ont commencé, comme il arrive dans la société du spectacle, à se déchirer les vêtements, à élever des lamentations vers le ciel, à se prendre la tête.

 

Peu importe que ceux qui, aujourd'hui, pleurent devant le monde pour le peuple vénézuélien qui souffre soient les mêmes qui ne se conforment pas à tout ce qu'ils exigent du Venezuela, ou qu'ils regardent toujours ailleurs quand il s'agit d'autres pays et d'autres peuples.

 

Tout le droit international a été piétiné ces dernières années par ceux qui attaquent le Venezuela. Blocages et sanctions unilatérales, provocations militaires permanentes, attaques de leurs sièges diplomatiques, interception de navires avec des médicaments. Ils disent qu'il s'agit de "sanctions contre une narco-dictature" ; c'est du moins ce qu'expliquent les chefs d'État des mêmes pays qui produisent et consomment le plus de drogues sur la planète.

 

Toute la tradition de la diplomatie occidentale a été mise au rebut lorsqu'il s'agit du Venezuela. Nous avons vu des présidents étrangers se rendre à la frontière de ce pays pour inciter à la guerre et légitimer une violation territoriale. Les Nations unies alliées aux États-Unis ont suspendu les pouvoirs du personnel diplomatique et interdit la circulation de leurs véhicules sur la voie publique. Les États-Unis - reprenant leur politique d'utilisation du Far West - ont mis un prix en dollars sur la tête du président du Venezuela et de ses proches.

 

Tout l'ordre financier international a été utilisé pour "faire hurler l'économie du Venezuela". Sa banque centrale a été sanctionnée (une mesure unique au monde), son or a été réquisitionné en Angleterre, ses raffineries ont été confisquées aux États-Unis (Citgo), et on applaudit le fait que des pays tiers ne paient pas leurs dettes aux entreprises d'État vénézuéliennes.

 

Les mêmes personnes qui réclament plus de démocratie au Venezuela gardent le silence sur le récent coup d'État en Bolivie. Ce sont les mêmes qui, comme le Chilien Francisco Cox, rédacteur du rapport des Nations unies, implorent pour les droits de l'homme au Venezuela, alors que lors de sa récente visite au Chili, il a déclaré qu'il ne pouvait pas vérifier "les attaques contre la population civile en tant que politique d'État", et que "je ne crois pas que le président (Piñera) ait une responsabilité pénale internationale. Il dit cela à propos d'un pays qui, après l'explosion sociale d'octobre 2019, a plus de 1 500 jeunes en prison, une militarisation totale du territoire et le triste record mondial de près de 500 personnes ayant subi des mutilations oculaires en seulement 4 mois... pas même en Palestine.

 

Ce double langage, cette hypocrisie mondiale, ce cynisme est possible, en grande partie, parce que les grands médias du monde font taire l'un et sont scandalisés par l'autre. Il arrive alors que des milliers de journalistes, dont beaucoup sont "progressistes", s'engagent dans un jeu d'interpellation permanent contre le Venezuela.

 

Ces journalistes, par exemple, ceux de mon pays - le Chili - s'ils exigent des déclarations, affichent des visages tristes, sont touchés et blessés par les violations des droits de l'homme au Venezuela, ils ne disent rien du récent coup d'État et des massacres en Bolivie (un pays voisin). Alors qu'ils parlent du "régime corrompu de Maduro", ils ne disent rien du Pérou (pays voisin) dont les six membres les plus récents ! Des présidents ont été impliqués dans des affaires de corruption majeure, qui ont conduit à des emprisonnements, des suicides et des démissions.

 

C'est pourquoi, dans cette analyse, les arguments et les contre-arguments sont dénués de sens. Ce n'est pas un sujet de débat démocratique, nous ne sommes pas face à une discussion avec une rationalité pratique, il n'y a pas d'espace pour trouver des raisons et des contre-raisons qui pourraient éclairer différentes positions.

 

Ce n'est pas un débat, c'est une attaque.

 

Une attaque qui est passée de l'inquiétude à l'obsession, et de là à l'exagération. Et face à de telles attaques, surtout dans leurs phases aiguës comme celles auxquelles nous assistons aujourd'hui, il n'appartient qu'à chacun d'affirmer ses principes et de prendre position. Parce que c'est de cela qu'il s'agit pour Trump, Piñera, Bolsonaro, Aznar, Duque et Santos : renverser les positions, renverser les positions de ceux qui, comme des millions de Vénézuéliens, croyaient avoir le droit de penser et de proposer une société non capitaliste. Et de revenir à parler de socialisme.

 

C'est une attaque dure, permanente, douloureuse et incertaine, mais n'oublions pas qu'il s'agit d'une attaque de l'élite mondiale. Les peuples mènent un autre combat, dans leurs territoires, dans leurs communautés, c'est aussi un combat dur, douloureux et incertain, mais dont la fin peut être notre commencement.

 

Traduction Bernard Tornare

 

Source en espagnol

 

Cette traduction peut être librement reproduite. Merci de respecter son intégrité et d'en mentionner  l'auteur, le traducteur et le blog Hugo Chavez.

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