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Venezuela: la presse mondiale ferme les yeux sur le rapport de l'ONU

par Bernard Tornare 9 Mars 2019, 15:03

Venezuela: la presse mondiale ferme les yeux sur le rapport de l'ONU

Washington et le Roi nommé pour renverser le Venezuela continuent de mentir

 

Titre original: Presstitutes Turn Blind Eye to UN Report on Venezuela

 

Par Paul Craig Roberts 

 

Ne pensez-vous pas qu'il y a quelque chose de louche quand la presse orchestra une fausse "crise humanitaire" au Venezuela, mais ignore totalement les vraies crises humanitaires au Yémen et à Gaza?

 

Ne pensez-vous pas qu'il y a vraiment quelque chose de très pourri quand l'expert, Alfred Mauricer de Zayas, envoyé par l'ONU au Venezuela pour évaluer la situation, ne trouve aucun intérêt dans les médias occidentaux ou dans un gouvernement occidental dans son rapport?

 

Ne pensez-vous pas que c'est un peu exagéré pour Washington de voler 21 milliards de dollars de l'argent du Venezuela, d'imposer des sanctions dans un effort pour déstabiliser le pays et mettre le gouvernement vénézuélien à genoux, de blâmer le socialisme vénézuélien (essentiellement la nationalisation de la compagnie pétrolière) pour avoir "fait mourir la population" et pour offrir une aide humanitaire de 21 millions de dollars à peine.

 

Comme les Etats-Unis sont complètement dépourvus de tout média imprimé ou télévisuel sérieux, il incombe aux médias Internet tels que ce site Web d'assurer la fonction manquante d'un journalisme honnête.

 

Quant à la prétendue famine et à la crise humanitaire au Venezuela, Zayas a ceci à dire:

 

Les rapports de décembre 2017 et mars 2018 de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) énumèrent les crises alimentaires dans 37 pays. "La République bolivarienne du Venezuela n'en fait pas partie."

 

En 2017, la République bolivarienne du Venezuela a demandé une aide médicale au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le plaidoyer a été rejeté, car le Venezuela " est toujours un pays à revenu élevé... et n'est donc pas admissible ".

 

La " crise au Venezuela " ne peut être comparée aux crises humanitaires à Gaza, au Yémen, en Libye, en République arabe syrienne, en Irak, en Haïti, au Mali, en République centrafricaine, au Sud Soudan, en Somalie, au Myanmar, etc.

 

Alfred Maurice de Zayas s'inquiète du niveau de polarisation et de désinformation qui entoure chaque récit sur le Venezuela. Au paragraphe 42 de son rapport, il note : Une campagne médiatique inquiétante cherche à forcer les observateurs à croire qu'il y a une " crise humanitaire " en République bolivarienne du Venezuela. Un expert indépendant doit se méfier de l'hyperbole, en gardant à l'esprit que la "crise humanitaire" est un terme technique qui peut servir de prétexte à une intervention militaire abusive."

 

Afin de discréditer certains gouvernements, les échecs dans le domaine des droits de l'homme sont maximisés afin de rendre le renversement violent plus acceptable. Les droits de l'homme sont "militarisés" contre les rivaux.

 

Au paragraphe 37 de son rapport, de Zayas dit :
 

Les sanctions économiques et les blocus actuels sont comparables aux sièges médiévaux des villes dans le but de les forcer à se rendre. Les sanctions du XXIe siècle tentent de mettre à genoux non seulement une ville, mais des pays souverains. Une différence, peut-être, est que les sanctions du XXIe siècle s'accompagnent d'une manipulation de l'opinion publique par le biais de " fausses nouvelles ", de relations publiques agressives et d'une rhétorique pseudo-humaine sur les droits de l'homme afin de donner l'impression que la " fin " des droits humains justifie les moyens criminels. Il existe non seulement un ordre juridique mondial horizontal régi par la Charte des Nations Unies et les principes de l'égalité souveraine, mais aussi un ordre mondial vertical reflétant la hiérarchie d'un système géopolitique qui relie les États dominants au reste du monde selon le pouvoir militaire et économique. C'est ce dernier, le système géopolitique, qui génère des crimes géopolitiques, jusqu'ici en toute impunité.

Il se dit préoccupé par le niveau de polarisation et de désinformation qui entoure chaque récit sur le Venezuela. Une campagne médiatique inquiétante cherche à forcer les observateurs à croire qu'il y a une " crise humanitaire " en République bolivarienne du Venezuela. Un expert indépendant doit se méfier de l'hyperbole, en gardant à l'esprit que la "crise humanitaire" est un terme technique qui peut servir de prétexte à une intervention militaire abusive."

 

Afin de discréditer certains gouvernements, les échecs dans le domaine des droits de l'homme sont maximisés afin de rendre le renversement violent plus acceptable. Les droits de l'homme sont " militarisés " contre les rivaux.

 

Une solution politique est bloquée parce que " certains pays [les Etats-Unis] ne veulent pas d'une solution pacifique au conflit vénézuélien et préfèrent prolonger les souffrances de la population de ce pays, dans l'espoir que la situation va atteindre le seuil d'une crise humanitaire et provoquer une intervention militaire pour imposer un changement de régime ".

 

L'attaque de Washington contre le Venezuela est une violation du droit international établi. "Les principes de non-intervention et de non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats souverains font partie du droit international coutumier et ont été réaffirmés dans les résolutions 2625 (XXV) et 3314 (XXIX) de l'Assemblée générale et dans la Déclaration et Programme d'action de Vienne de 1993. L'article 32 de la Charte des droits et devoirs économiques des États, adoptée par l'Assemblée générale en 1974, stipule qu'aucun Etats ne peut recourir ou encourager le recours à des mesures économiques, politiques ou autres pour contraindre un autre Etat afin d'obtenir de lui la subordination de l'exercice de ses droits souverains." L'article 19 du chapitre 4 de la Charte de l'OEA stipule que " Aucun État ou groupe d'Etats n'a le droit d'intervenir, directement ou indirectement, pour quelque raison que ce soit, dans les affaires intérieures ou extérieures d'un autre État. Le principe qui précède interdit non seulement la force armée, mais aussi toute autre forme d'ingérence ou de menace contre la personnalité de l'Etat ou contre ses éléments politiques, économiques et culturels."

 

Zayas rapporte qu'une atmosphère d'intimidation a accompagné la mission, tentant de faire pression sur lui dans une matrice prédéterminée. Il a reçu des lettres d'ONG financées par les Etats-Unis lui demandant de ne pas aller de l'avant seul, lui dictant le rapport qu'il devait rédiger. Avant son arrivée au Venezuela, une campagne de propagande a été lancée contre lui sur Facebook et Twitter, mettant en doute son intégrité et l'accusant de partialité.

 

Comme les sanctions de Washington et les manipulations monétaires constituent des crimes géopolitiques, Zayas demande quelles réparations sont dues aux victimes des sanctions. Il recommande que la Cour pénale internationale enquête sur les mesures coercitives de Washington qui peuvent entraîner la mort par malnutrition et par manque de médicaments et de matériel médical.
 

Bien qu'il ait été le premier fonctionnaire de l'ONU à se rendre au Venezuela depuis 21 ans, M. de Zayas a déclaré que ses recherches sur les causes de la crise économique du pays ont jusqu'à présent été largement ignorées par l'ONU et les médias, et ont suscité peu de débats au sein du Conseil des droits de l'homme.

Il croit que son rapport a été ignoré parce qu'il va à l'encontre du discours populaire selon lequel le Venezuela a besoin d'un changement de régime.

Le Venezuela possède les plus grandes réserves de pétrole du monde et une abondance d'autres ressources naturelles dont l'or, la bauxite et le coltan. Mais sous le gouvernement Maduro, ils ne sont pas accessibles aux sociétés américaines et transnationales.

 

Traduction Bernard Tornare

 

Source en anglais

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