Blog politique de réflexion et d'information de Bernard Tornare orienté en grande partie vers l'Amérique latine, principalement sur le thème de la Révolution bolivarienne au Venezuela. Selon l'actualité, cependant, d'autres sujets peuvent y être abordés. Ce blog n'est pas neutre. Malgré sa partialité et son inclination idéologique, il essaye d'être objectif.

Venezuela: la Suisse se joint à l'attaque impérialiste

par Bernard Tornare 14 Juillet 2018, 12:12

Par Ramón Pedregal Casanova

Titre original: Suiza se suma al ataque imperial a Venezuela (Opinión)

Une sanction de plus contre le Venezuela ? Maintenant, c'est le gouvernement suisse.

Quel est le plan de l'Union européenne pour l'Amérique latine et en quoi diffère-t-il du plan de l'impérialisme américain : il s'agit d'une question de pouvoir, de disposition et de composition. Avec le pouvoir, les empires leur permettent tout, dans la mesure où les sociétés dites occidentales ont été faites à partir de l'exploitation des continents sur lesquels leurs conquérants, mercenaires ou quel que soit le nom que vous voulez leur donner, ont marché. D'où les monarchies et les républiques extrayaient l'or, l'argent, l'esclavage et tout élément précieux pour leur croissance. Et en continuant dans leur travail, les conquérants contemporains, cachant leur passé (combien de personnes savent sur quel type de matériel historique la société dans laquelle ils vivent est basée?) se présentent comme une entreprise démocratique et civilisatrice.

Depuis la Seconde Guerre mondiale, et en raison de la faiblesse des gouvernements capitalistes, des règles de respect, de décolonisation, de reconnaissance, d'aide, etc. ont été approuvées lors de la création de l'ONU, et des lois de droit international ont été adoptées. Mais les anciennes et les nouvelles puissances ne les respectaient qu'alors qu'elles ne pouvaient y désobéir sans inconvénient, cela viendrait avec le temps, et l'ONU en tant qu'organisation de paix resterait, nous le voyons aujourd'hui, comme un navire peu utilisé, sinon pas, la plupart du temps comme plate-forme pour les impérialistes. La Suisse a suivi les traces de l'UE qui, à son tour, a suivi le mandat du régime impérial américain. Nous sommes revenus au début, il y a 500 ans, mais avec un autre homme de premier plan.

Aujourd'hui, le gouvernement suisse a l'intention de décréter un embargo sur les fonctionnaires vénézuéliens. Jamais aucun des pays impériaux ne s'est fâché quand les gouvernements voleurs avec lesquels le commandant Chavez s'est retrouvé, et je dis jamais n'a dérangé la moindre n'est intervenu, saisi, retenu leurs comptes, encore moins "agressé", mais ils ont vu que tous les voleurs, avec qui ils avaient l'affaire établie, ont perdu et allaient être punis, enquêtés, soutenus dans leur fuite et leur ont donné l'asile. Les plus récents, Cuba, Nicaragua, Venezuela, Bolivie.... combien de voleurs et d'assassins se sont cachés aux Etats-Unis, sont le fruit de la doctrine Monroe bouleversée.

Au cours des 19 dernières années, les États-Unis et l'Europe sont entrés dans les affaires du Venezuela. Ce qui est grave, c'est le gel de l'argent et le blocage des comptes financiers pour empêcher le gouvernement d'acquérir, d'échanger, de payer pour de la nourriture, des médicaments ou tout autre produit qui se trouve sur le marché mondial. Le 24 mai, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté la résolution suivante : "condamne fermement la pratique consistant à affamer la population civile comme méthode de guerre dans diverses situations de conflit, interdite par le droit international humanitaire". Le Conseil de sécurité " rappelle qu'il a approuvé et peut envisager l'adoption de sanctions " contre " les personnes ou entités qui entravent l'acheminement, l'accès ou la distribution de l'aide humanitaire ".

Le problème réside dans le fait que l'empire actuel et ses sous-marins impériaux voient qu'ils perdent le pouvoir de disposer et de composer, comme nous l'avons dit précédemment, et qu'ils sont prêts à affamer le peuple vénézuélien en adoptant la résolution susmentionnée.

Si les États-Unis et l'UE, le petit groupe de faits méga-riches sur la vie des autres voient les classes ouvrières avancer dans une société plus équilibrée, plus juste et plus sociale, alors ils ouvrent la boîte des plans les plus sinistres, et ils le font pour inverser chaque moment historique qui leur est défavorable.

Dans ce cas, c'est le gouvernement suisse, défenseur du système bancaire usuraire, qui a vendu l'image d'impartialité dans les conflits mondiaux, qui a gagné plus et a maintenant à gagner, juste au moment où ceux qui font la guerre perdent au Venezuela. La Suisse est connue pour son chocolat, ses montres et ses banques. Je ne sais pas pour le chocolat, mais les horlogers et les banquiers ont externalisé leur production, les Rolex sont fabriqués en Chine, et la finance de l'usure conduit les interventions militaires : le capital cherche l'exploitation, ils appellent l'impérial global. En cas d'incapacité à disposer et à composer, comme dans le cas du Venezuela, les États-Unis, l'UE et le Canada attaquent, poussant leurs serviteurs à les rejoindre. Et voilà la Suisse.

En 2009, la Suisse a exporté des armes vers 74 pays pour plus de 727 millions de dollars. Autre fait marquant, 2500 ONG sont basées en Suisse et vendent l'image de la paix avec elles. Ainsi, dans ces 74 pays, ils peuvent tirer avec leurs fusils, leurs bombes et autres engins meurtriers qui se nourrissent de révoltes mercenaires, de guerres, de destruction générale aux mains de la Suisse civilisée et humanitaire, parce qu'en même temps, avec leurs mercenaires qui écrivent et expriment, ils peuvent nous vendre l'idée de toute ONG, conservée par le gouvernement suisse lui-même - sont-ils des ONG, ou interviennent-ils avec de faux drapeaux ? Parmi les pays auxquels elle vend des armes figurent l'Arabie saoudite et ses alliés, les Émirats arabes unis, Bahreïn, la Jordanie - quel est l'exemple de l'Arabie saoudite ? Attaquant sur le Yémen, l'un des pays les plus pauvres, il le fait pour remplacer le tyran qui contrôlait la zone de passage du pétrole pour les empires anciens et modernes. Ce qui s'est passé, c'est que le peuple du Yémen s'est levé et a renversé son employé. Avec une telle action de l'Arabie saoudite, on peut se demander ce que cela représente pour le gouvernement suisse, ses banquiers et horlogers et les dictatures du Moyen-Orient, qui attaquent la Syrie, qui attaquent le peuple palestinien, dont le principal moteur de guerre et de division des pays arabes est l'entité financière d'Israël.... Que fait la Suisse dans tout cela ? La barbarie capitaliste suisse est couverte par le discours sur les droits de l'homme, mais nous avons quelques chiffres et déclarations : rien qu'au Yémen, l'Arabie saoudite, codirigée par les Etats-Unis et ses alliés, a déjà causé 600 000 morts et menace de tuer la population du Yémen en bloquant les vivres et les médicaments, tout comme elle le fait avec le Venezuela. Le Yémen et le Venezuela, les assassins et les défenseurs corrompus du capitalisme impérial, sont chassés du pouvoir.... et sont attaqués.

En 2016, le secrétaire d'Etat à l'économie a déclaré que le commerce des armes avait connu une croissance exponentielle et a donné l'exemple des ventes au Pakistan : "La Suisse a exporté 45 fois plus d'armes et de munitions au Pakistan au cours des premiers mois de 2016 qu'au cours de la même période l'an dernier, passant de 552 816 francs suisses à 25 millions de francs suisses. Une telle déclaration a donné lieu à la réponse publique du groupe pacifiste "Suisse sans armée" : "L'affaire de la mort doit cesser, nous ne pouvons accepter qu'avec les exportations, la loi est violée et que les intérêts économiques sont plus prioritaires que les droits de l'homme".

La droite, l'ultra droite dite "conservatrice" au Parlement suisse ont fait pression sur les législateurs pour assouplir la vente d'armes à leurs alliés dans les guerres du Moyen-Orient, pour autoriser davantage de ventes d'armes à leurs alliés, de sorte que le chiffre de quelques uns ne cesse de croître. Le système des droits de l'homme, comme il est de coutume dans le monde capitaliste est associé à toutes les affaires qui peuvent être faites, et le gouvernement suisse couvert par les 2500 ONG l'a articulé de telle sorte que l'ancien rôle des droits de l'homme a été laissé pour leurs besoins.

Le Groupe pour une Suisse sans armée a rapporté que les banques publiques et privées, les compagnies d'assurance et les fonds de pension en Suisse sont massivement impliqués dans le commerce des armes. En outre, les banques privées UBS et CS investissent dans les armes nucléaires (4015 millions et 789 millions). La Banque nationale suisse détient 140 millions de dollars d'actions dans Raytheon, qui fabrique des missiles, et sa valeur augmente à mesure que de plus en plus de missiles sont utilisés dans les guerres. (Les dernières informations ont été obtenues du groupe Tortuga)

Maintenant, le plus inhumain, c'est le gouvernement vénézuélien, le même qu'ils bloquent parce qu'il ne les sert pas : est-ce de l'hypocrisie ?

La réponse du gouvernement vénézuélien se trouve dans la note de protestation contre les sanctions contre la Suisse, qui déclare qu'il rejette "catégoriquement une telle action, considérant qu'elle interfère et démontre la subordination au gouvernement des Etats-Unis par les pays membres de l'Union européenne, ce qui viole également les préceptes fondamentaux de la Charte des Nations Unies".

La Suisse, son gouvernement, revient à sa propre histoire d'usure et de vol. C'est le pouvoir, la disposition et l'ordre. [...]

Traduction Bernard Tornare

Source en espagnol