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Les fondements de la politique sociale et économique du Venezuela

par Bernard Tornare 12 Septembre 2012, 16:44

Article très intéressant paru dans le journal algérien L'Expression (1)

Chavez brigue un nouveau mandat en octobre

Ses atouts sont le patriotisme et le social

Par Ahmed MESBAH - Mercredi 12 Septembre 2012.

Logements, écoles et politique salariale sont les quelques fondements sur lesquels le président vénézuélien a bâti sa réputation.

Le 7 octobre prochain, ce sera le jour de l'élection présidentielle au Venezuela où Hugo Chavez brigue un nouveau mandat. L'ambassadeur Michel Mujica (2) a expliqué à L'Expression les fondements de la politique sociale et économique du président. Le Venezuela est un pays qui tire ses recettes en devises à 80% de l'exportation des hydrocarbures. Une partie de la manne financière est destinée au soutien des projets économiques mais le social n'est pas négligé dans l'affectation des ressources budgétaires.

D'ailleurs, les travailleurs, fonctionnaires ou autres, ne bénéficient pas du 13e mois mais ils disposent de l'équivalent de six mois de salaires supplémentaires attribués en deux tranches.

Une croissance économique soutenue

L'amélioration du niveau de vie des citoyens passe aussi par une politique audacieuse de construction de logements et d'autres infrastructures. Le pays affiche une croissance économique soutenue qui varie entre 5% et 6% du Produit national brut depuis 2003 à 2012. Selon Michel Mujica, le revenu, qui était de 4000 dollars par habitant, a bondi à 12 000 dollars pendant le mandat de Chavez. C'est l'un des plus élevés d'Amérique latine. La distribution des richesses est un point positif que tout le monde reconnaît à Chavez. Sa popularité ne cesse de grandir dans les sondages dans cette période pré-électorale, ce qui lui donne un avantage certain sur ses cinq concurrents en course pour occuper le fauteuil de la Présidence. La différence se jouera certes sur les acquis de la politique sociale mais aussi sur des dossiers de politique étrangère. Chavez a des concurrents qui prônent le libéralisme mais qui sont aussi vus comme peu enclins à renforcer le sentiment national et patriotique. Ce qui n'est pas toujours bien vu par les citoyens qui seront des votants lors des élections d'octobre. Sa maladie aurait pu handicaper pendant un temps le candidat Chavez mais il a fait taire les critiques sur son état de santé de belle manière en parcourant le pays depuis le mois de juillet pour mener sa campagne électorale. Même l'opposition ne fait plus cas de cet épisode dans la santé du président, a précisé l'ambassadeur.

Au Venezuela, l'opposition a déjà commencé à parler de soupçons de fraude. Selon l'ambassadeur, il y a des garanties pour éviter ce risque puisque la commission électorale nationale est indépendante du pouvoir exécutif. Le Marché commun du Sud, couramment abrégé Mercosur, déléguera des observateurs pour contrôler la régularité du scrutin.

L'opposition a déjà fait état de tels soupçons lors des précédents scrutins sans ébranler la volonté de laisser les citoyens exprimer leur choix par les urnes. Dans le camp de l'opposition, c'est Enrique Radonski Capriles qui se pose en leader prônant une candidature unique pour éviter la dispersion des voix face au président sortant Hugo Chavez. Il aura du mal à battre Chavez qui axe son programme électoral sur l'approfondissement de sa politique sociale qui a fait que tant de Vénézuéliens aient pu accéder à des conditions d'une vie décente.

Le pays est riche

Pour reprendre l'exemple du logement, rien qu'en 2011, 200.000 unités ont été construites. Soit un cinquième du déficit en logements qui est d'un million d'unités. Des entreprises étrangères, qui proviennent notamment de Chine, ont été sollicitées pour prêter main-forte aux moyens locaux afin d'intervenir non seulement dans le logement mais aussi dans d'autres infrastructures, a précisé l'ambassadeur. Même si le pays est riche en ressources d'hydrocarbures, il tente tout de même d'encourager les autres secteurs industriels, les services et l'agriculture.

L'économie est aussi basée sur la participation citoyenne à travers les conseils municipaux qui participent aux projets de construction des écoles, de logements et d'autres équipements pour bien répartir les postes de dépense des budgets alloués. Mais il reste toujours à épargner le casse-tête de l'inflation qui commence d'ailleurs à s'estomper pour ne plus se situer qu'à hauteur de 17% alors que son taux était de 100% avant l'avènement de Chavez au pouvoir. Mais avec son revenu intérieur brut de 350 milliards de dollars, il y a encore de la marge pour satisfaire la demande des consommateurs. Le diplomate explique que la qualité et le prix des produits commercialisés sur le marché sont d'ailleurs régulièrement contrôlés pour épargner des effets négatifs sur la population. C'est aussi sur ces données que le président construit sa politique à tendance patriotique et sociale. Si Chavez bénéficie encore une fois de la confiance des électeurs, il prolongera cette politique au niveau national et il restera aussi fidèle à sa politique étrangère basée sur la coopération avec des pays amis.

Accord d'extradition

D'ailleurs, des accords sont sur le point d'être signés avec l'Algérie dans le secteur de l'agriculture, des hydrocarbures et de l'éducation. Un accord d'extradition est aussi dans l'agenda des autorités politiques. Dans le domaine de la communication, certains accords sont entrés en vigueur entre les radios des deux pays et ce sera la même chose en ce qui concerne les télévisions. La commission mixte devrait se réunir pour booster davantage la coopération entre les deux pays. Mais d'ores et déjà, la compagnie Sonatrach est en train d'opérer sur le terrain en effectuant des forages de gaz. Toujours sur le plan de la coopération, l'ambassadeur a annoncé que plus de 400 cadres de son pays, spécialisés dans les hydrocarbures, ont subi une formation à l'Institut algérien du pétrole. Une cinquantaine de résidants en Algérie participeront au scrutin d'octobre prochain. Ils sont étudiants ou ingénieurs basés à Arzew et Skikda. Au plan culturel, rendez-vous est pris lors du prochain Salon international du livre durant lequel des écrivains vénézuéliens sont invités. Dans le domaine des relations internationales, le Venezuela et l'Algérie adoptent des positions similaires sur la Syrie, la Libye et le Sahara occidental en refusant l'intervention étrangère.

(1) L'Expression est un quotidien généraliste algérien en langue française.

(2) Ambassadeur du Venezuela à Alger

Source, ici.

A gauche: Hugo Chavez, Président de la République Bolivarienne du Venezuela. A droite: L'ambassadeur du Venezuela à Alger, Michel Mujica en conversation avec le journaliste de l'Expension.A gauche: Hugo Chavez, Président de la République Bolivarienne du Venezuela. A droite: L'ambassadeur du Venezuela à Alger, Michel Mujica en conversation avec le journaliste de l'Expension.

A gauche: Hugo Chavez, Président de la République Bolivarienne du Venezuela. A droite: L'ambassadeur du Venezuela à Alger, Michel Mujica en conversation avec le journaliste de l'Expension.

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