Malgré ses difficultés persistantes, le Venezuela va de l'avant. Ainsi 71,8% des vénézuéliens décrivent comme positive l'administration du président Hugo Chavez, selon les résultats de l'enquête menée par l'Institut vénézuélien de données (IVAD) entre le 24 septembre et le 2 octobre 2011. Que 63,8 % jugent que la gestion du gouvernement dans les 11 dernières années a été positive. Les prochaines élections auront lieu en octobre 2012. Si elles avaient lieu aujourd'hui, toujours selon l'IVAD, Hugo Chavez serait crédité de 53,7% des voix en sa faveur contre 34,6 % à son principal concurrent . Seulement 53,7% des voix ? C'est peu pour un dictateur… D' ailleurs personne n'a jamais accusé de fraude ou d'irrégularités les quatre scrutins qui de 1998 à 2006 ont maintenu Hugo Chavez au pouvoir.
Il est bon de se rappeler dans quel état se trouvait le Venezuela lorsqu'il a été élu. Un peu d'histoire: Vers 1500, Les " Conquistadors " espagnols et portugais pillèrent sans vergogne le continent et massacrèrent les indiens, s'emparant de l'or et de richesses fabuleuses qu'ils rapatriaient en Espagne. Ce butin contribua à la prospérité de la bourgeoisie européenne au détriment de l'aristocratie. Par la suite, quand la main d'oeuvre indienne (gratuite) fut décimée, les navires négriers prirent la relève pendant trois siècles. Plus de 50 millions d'Africains furent victimes de ce trafic et environ une dizaine de millions d'esclaves furent débarqués en Amérique. On peut faire remonter les débuts du capitalisme à ce commerce.
Plus tard, Les Etats-Unis prirent la place laissée par une Espagne en déclin. Les Etats-Unis n'eurent pas de mal à corrompre la bourgeoisie locale héritière des espagnols. C'est ainsi que les populations indigènes, changeant de maîtres, furent exploitées par des gouvernements entièrement acquis aux multinationales états-uniennes. Les Etats-Unis qui n'ont que la démocratie à la bouche ont ensanglanté l'Amérique latine par le nombre incroyable de dictatures qu'ils ont mis en place.
Tel est le tableau du Venezuela lorsqu'Hugo Chavez gagne le pouvoir par des élections démocratiques en 1998. L'étincelle est venue, en 1989, d'émeutes de la faim sauvagement réprimées par un gouvernement qui sera bientôt renversé par l'armée. Chavez, un officier issu du peuple organise la résistance. Emprisonné, sa popularité grandit à mesure que la crise s'aggrave. Enfin libéré, il propose la tenue d'une Assemblée constituante pour redéfinir les bases et l'avenir du pays, et permettre aux couches populaires de reprendre leur destin en main. En 1998, élu avec 56% des voix, il proclame la "République Bolivarienne" en mémoire du grand libérateur Simon Bolivar. Ses premières mesures consisteront à récupérer les secteurs clés de l'économie dont les profits filaient à l'étranger. Soutenu par le peuple, haï par la bourgeoisie, il échappera à plusieurs attentats et à un putsch organisé en 2002, lorsqu'il se réappropriera le pétrole. Bien qu'une partie des médias acquis à l'oligarchie pro américaine ait juré sa perte, Chavez maintiendra la liberté de la presse. On comprend l'importance de l'enjeu et l'âpreté de la bataille : 60% du pétrole vénézuélien partait aux Etats-Unis. L'occident ne lui pardonnera pas de vouloir développer son pays et de parvenir à rembourser la dette qui l'enchainait au FMI et à la Banque Mondiale.
La majorité de la presse occidentale le diabolise. Il est qualifié de dictateur fou, de clown , de " populiste belliqueux ", on l'accuse d'antisémitisme et d' " anti-américanisme primaire ". On lui reproche de censurer les médias de l'opposition (ce qui est faux). On blâme sa politique économique, la nationalisation du pétrole vénézuélien, la criminalité en hausse dans son pays, ses amitiés sulfureuses avec Amadjinedja d'Iran ou le Hamas palestinien. Tout est bon pour le discréditer. Pourtant, son combat a produit des résultats dont peuvent s'inspirer bien des peuples.
C''est peut-être à cause de cela qu'il dérange beaucoup de monde.