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Venezuela : Trump lâche la main de Guaidó

par Bernard Tornare 26 Juin 2020, 17:56

Titre original : Trump le suelta la mano a Guaidó

Par Marcos Salgado

Les déclarations de Donald Trump sur le site web d'Axios ont déclenché une tempête politique au Venezuela. Le président des États-Unis a remis en question la "stratégie Guaidó" de son gouvernement pour mettre fin au mandat de Nicolás Maduro et a même accepté, c'est le titre de la presse mondiale, de rencontrer le président du Venezuela.

La réaction de Maduro a été modérée, ce qui est inhabituel. Juste une déclaration à l'agence de presse AVN, où il a dit qu'il est prêt à parler "respectueusement" avec Trump, comme il l'a fait à l'époque avec Joe Biden, le vice-président de Barack Obama et maintenant candidat démocrate à la présidence.

Trump a ensuite égalisé le terrain de jeu, en tweetant qu'il ne rencontrerait Maduro que pour chercher "sa sortie pacifique du pouvoir". Mais même avec la nuance de Trump, cela ne suffit pas à arrêter une débâcle qui n'est pas nouvelle pour l'opposition vénézuélienne : celle de Guaidó.

Une descente qui a commencé avec l'échec du coup d'État d'avril dernier. La cerise sur le gâteau de la rencontre avec Trump en janvier de cette année à Washington n'a pas mis fin à la débâcle et maintenant, à peine cinq mois plus tard, Guaidó se retrouve sans son seul soutien. Comme on le sait déjà, à l'intérieur, sa capacité de mobiliser ou du moins d'enthousiasmer quelqu'un, est nulle.

Tout cela se passe alors que l'initiative politique est entre les mains du gouvernement qui, en accord avec un secteur de l'opposition - celui qui se trouve dans la soi-disant Table de dialogue - a renouvelé le Conseil national électoral et se dirige vers des élections législatives, ni plus ni moins que de changer toute la composition de l'Assemblée nationale. En d'autres termes, le seul endroit où l'opposition qui suit Guaidó n'a encore pratiquement pas d'espace institutionnel.

En outre, le gouvernement de Maduro a réussi à briser au moins deux partis politiques du mouvement "guadosismo", Accion Democratica et Primero Justicia. La Cour suprême de justice a remis l'utilisation des listes et des emblèmes de partis à des secteurs qui, bien sûr, vont aux élections.

Depuis l'état-major de Guaidó, ils ont déclaré ce que l'on savait : qu'ils ne participeraient pas à ces élections, mais c'était avant le barrage glacial des déclarations de Trump qui a laissé Guaidó et ses alliés internes plus seuls que jamais.

C'est pourquoi, pour le gouvernement de Nicolás Maduro, les déclarations de Donald Trump, laissant la porte ouverte au dialogue, sont une bouffée d'air frais, même si la possibilité réelle de cette rencontre est très, très éloignée.

En conclusion, nous devons laisser une question ouverte : que vont faire maintenant les pays de l'Union européenne et d'Amérique latine qui se sont alignés sur les États-Unis et ont reconnu à Guaidó le titre de "président en charge" ? Pour l'instant, ils restent silencieux. Dans un silence de stupéfaction.

Traduction Bernard Tornare

Source

Marcos Salgado est un journaliste argentin de l'équipe fondatrice de Telesur. Correspondant d'HispanTv au Venezuela. Éditeur de questiondigital.com. Analyste associé au Centro Latinoamericano de Análisis Estratégico (CLAE, estrategia.la)

Cette traduction peut être librement reproduite. Merci de respecter son intégrité et d'en mentionner l'auteur, le traducteur et le blog Hugo Chavez