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Le Mexique en guerre contre le Venezuela

par Bernard Tornare 28 Mai 2018, 12:47

Le Mexique en guerre contre le Venezuela
Par Miguel Angel Ferrer

 

Il n'est pas exagéré de prétendre que Donald Trump est la figure planétaire la plus critiquée et la plus détestée. Et le moins sympathique. Elle compte la moitié des États-Unis, la moitié de l'Union européenne, la moitié des peuples d'Amérique latine, la moitié des nations arabes et musulmanes, la moitié de la communauté homosexuelle et d'autres minorités dans le monde, la moitié de la Chine, la moitié de la Russie. Même les plus ardents admirateurs de l'Amérique sont à une distance du magnat désagréable.

 

Certes, les peuples, les communautés et les individus sont une chose et les gouvernements en sont une autre. Et il faut reconnaître que parmi les gouvernements Trump a des amis, des alliés, des complices et des serviteurs. Parmi tous ces pays, on peut citer les gouvernements du Groupe de Lima, d'Israël, d'Arabie Saoudite, du Japon.

 

Un exemple de cette distance entre les peuples et les gouvernements est le Mexique. En ce qui concerne le sentiment populaire, sauf preuve du contraire, personne dans ce pays ne fait preuve de sympathie, d'admiration ou de respect pour le dirigeant yankee. Mais c'est très différent du point de vue du gouvernement. 

 

Au Mexique, malgré les mauvais traitements, les insultes, l'humiliation et le mépris du gouvernement d'Enrique Peña Nieto, rien ne semble miner les bonnes relations entre les deux États. Un lien qui n'est pas vraiment un lien d'amitié. Et pas même de complicité, mais seulement de servitude franche et abjecte. Le magnat ordonne une attaque contre le Venezuela? Le gouvernement mexicain exécute l'instruction rapidement et efficacement.
Qu'importe que Trump ait traité les Mexicains d'animaux, de voleurs, de trafiquants de drogue et de violeurs. Tu dois tout supporter. Les ordres ne sont pas discutés. Il importe peu que leur respect viole les lois du pays et les normes juridiques internationales. Et que la politique saine et sage de non-ingérence dans les affaires intérieures d'autres pays soit violée de façon flagrante et cynique.

 

Comment expliquer cette conduite de soumission aux États-Unis. Quelle arrière-pensée force le gouvernement mexicain à se comporter de façon si indigne. Quelles données ou informations compromettantes sur les dirigeants mexicains sont détenues par Trump, Pompeo, la CIA ou le FBI, données capables de les asservir de cette manière.

 

Il doit y avoir un peu de ça. Parce que quel pourrait être l'intérêt du peuple mexicain à renverser le président Nicolas Maduro et à détruire chavisme? Cela ne fait pas partie du programme de la société mexicaine. Il s'agit sans aucun doute d'une question à l'ordre du jour des États-Unis.

 

Et si le gouvernement mexicain participe activement au blocus économique, commercial, financier et diplomatique contre le Venezuela ordonné par Washington, il se joint objectivement aux États-Unis dans ses efforts pour renverser Maduro. Et si parmi ces efforts se trouve une invasion militaire étrangère, le gouvernement mexicain se joint objectivement à une politique de guerre absolument étrangère au sentiment du peuple mexicain.  

 

Cette participation active à la guerre des États-Unis contre le Venezuela implique que le gouvernement mexicain est le coparrain et coresponsable des immenses dommages et souffrances causés au peuple vénézuélien. Le gouvernement mexicain a-t-il un intérêt particulier à faire souffrir ces gens ? Se pourrait-il qu'il veuille le punir pour avoir soutenu Maduro et le chavisme sur le plan politique et électoral ? Ou simplement obéir aux ordres ? Ou les deux ?

 

Traduction de Bernard Tornare

 

Source en espagnol

 

 

Miguel Angel Ferrer est économiste et professeur d'économie politique. Fondateur et directeur du Centre d'études économiques et politiques. Il est chroniqueur pour le journal El Sol de México, le journal Siminforma, le journal Rumbo de México, entre autres médias. Analyste politique dans différentes émissions de radio.

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