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Venezuela: cinq ans après sa mort, pourquoi essaie-t-on toujours de tuer Chavez ?

par Bernard Tornare 6 Mars 2018, 13:31

Venezuela: cinq ans après sa mort, pourquoi essaie-t-on toujours de tuer Chavez ?
Par Filip Fi

Le 5 mars 2013 disparaissait le président de la République Bolivarienne du Venezuela, Hugo Chavez. Cinq ans après, il semblerait que certains veuillent encore le tuer, et pour cause, son spectre hante toujours le Venezuela, le spectre du chavisme. Pourquoi donc les puissants de ce monde tentent-ils de s’unir pour traquer ce spectre ? Pourquoi la mort de Hugo ne suffit-elle pas pour tuer Chavez ?

Ce 5 mars 2013, certains pensaient en avoir fini avec ce qu’ils considéraient comme la cause de tous leurs maux. A leur grand désespoir, et ce malgré un redoublement d’efforts pour arriver à leurs fins, ils n’y sont pas arrivés. Nous sommes en 2018 et le chavisme semble plus vivant que jamais, bien qu’ayant subit une période difficile. Pour comprendre ce phénomène, il ne faut pas s’intéresser à l’homme mais à ce qu’il incarnait.

 

Chavez, c’est d’abord l’incarnation d’une dignité retrouvée. Avant son arrivée au pouvoir, plus d’un Vénézuélien sur deux est pauvre, un sur cinq n’a pas accès à l’eau potable, un enfant sur deux ne va pas dans l’enseignement secondaire, et tout ça pendant que 20% de la population concentre plus de la moitié des richesses du pays. A sa mort, Chavez laisse un pays libre de l’analphabétisme, un pays où l’espérance de vie a augmenté de trois ans, un pays où l’on a construit plus de 8 000 établissements de santé et des centaines de milliers de logements gratuits, bref, un pays dont le peuple a renoué avec l’espoir de ne plus avoir à survivre mais à vivre tout simplement.

 

Chavez c’est aussi l’incarnation d’une parole retrouvée. En 1989, ce sont environ 3 000 personnes qui ont trouvé la mort dans une sanglante répression de manifestations contre le président alors en place, Carlos Andres Perez. Sous Chavez, ces oubliés, ces humiliés, ont retrouvé leur droit à s’exprimer et à agir démocratiquement pour peser sur la vie politique, notamment à travers la rédaction d’une nouvelle constitution par une assemblée nationale constituante en 1999, qui permet entre-autre de pouvoir révoquer n’importe quel élu par référendum, allant du maire de sa commune au président de la République, pour ne citer que ça.

 

Enfin, Chavez c’est l’incarnation d’une souveraineté retrouvée. Une souveraineté politique du peuple sur son destin on l’a vu, mais aussi une souveraineté économique, avec la réappropriation par le peuple des richesses pétrolières qui auparavant partaient dans les poches de quelques-uns, et une souveraineté étatique, avec la fin d’un pouvoir politique qui prend ses ordres à Washington (que ce soit au FMI ou à la Maison Blanche), et un renouveau de la place du Venezuela sur la scène continentale et internationale, notamment par la reprise du vieux rêve d’unification latino-américaine du Libertador Simon Bolivar.

 

C’est donc tout ça que les puissants n’ont pas réussi à tuer. Pour beaucoup de Vénézuéliens, notamment issus des couches populaires de la population, on n’oublie pas les changements qu’a occasionné Chavez par son arrivée au pouvoir, et on continue de soutenir la révolution, dans ses réussites et ses échecs, dans ses hauts et ses bas, mais toujours en allant de l’avant dans l’espoir d’un avenir meilleur. Les puissants ont ainsi compris qu’il ne suffisait pas de tuer le révolutionnaire pour tuer la révolution, il faut aussi s’attaquer à sa mémoire et c’est ce qu’ils font.

 

Source

 

 

Hugo Chavez en meeting de fin de campagne présidentielle sous une pluie battante, 4 octobre 2012

 

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